Mois: janvier 2017

protocole

 

Je m’en souviens sans peine malgré ma désertion de quelques années. Passage obligé au vestiaire. Échange de sac contre cartable en plastique transparent. Y glisser ou non mes clémentines furieusement orange ?

Puis tu passes le sas – loisir à toi de le répéter à l’infini, moi je ne m’en lasse pas, je passe le sas un nombre déraisonnable de fois dans ma tête, c’est sensass. Enfin, tu descends, tu descends encore, tu sens que tu quittes quelque chose, tu t’enfonces vers autre chose, transporté par l’escalator désert d’ailleurs tu as changé d’air, le temps de t’en apercevoir et c’est là. L’antre des chercheurs. Le rez-de-jardin.

 

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santé, Souley

 

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Retrouvé la chanson écrite pour Souley au printemps 2001, un peu après sa disparition. Je n’avais jamais trop aimé le reggae jusqu’à ce que Souley me fasse découvrir Don’t kill the lion. Or, c’est bien une sorte de reggae que Takero me présenta cette année-là en me demandant d’écrire des paroles. Pardonne la voix d’oisillon intimidé et danse.

quelque chose comme ça

musique  Takero Ogata (album Texture)

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déclinaisons (5)

 

Ses cheveux plaqués par la volonté de l’oreiller élaborent un léger volume au-dessus de sa tête, l’esquisse d’un chignon un rien capricieux qui lui donne de profil et même de trois-quarts l’air d’une marquise, lasse. Elle disait souvent pour exprimer telle ressemblance qui la frappait : « des faux-airs à », il a des faux-airs à de Funès, elle a des faux-airs à Martine Carol. Voilà, elle a désormais des faux-airs à Edwige Feuillère.

 

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Josef Sudek

déclinaisons (4)

 

Les jours se suivent et. Aujourd’hui hier. L’envie de manger a toujours de bien petits pieds mais la gaufrette au nutella passe l’épreuve haut la main. Elle la grignote toute seule. Plus fort encore, lui prend l’envie de rire, de nous faire rire un peu.

C’est comme Léonore… Y’en a plus,  Y’en a encore !  murmure-t-elle tandis qu’on la gave de crème à la vanille.

 

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Walter Huston

 

déclinaisons (3)

 

Elle me reconnaît au premier regard. Ajoute même, Tu as fait vite. Le médecin s’est trompée. Elle a toute sa tête. Pas d’appétit, voilà tout. À envisager la bobine de la purée carottes-jambon, on la comprend. Elle est peut-être devenue végétarienne aussi, entretemps ?

 

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Hé, ho, j’y crois pas, elle a un médicament qui s’appelle LYRICA

 

déclinaisons (2)

 

N’entend goutte. Tourne la tête vers le store baissé. La nuit est en train de tomber. Pour communiquer, nous avons une ardoise magique. Tu as mangé ? Tu as mal ? Je trouve très vite à lui écrire Ils sont beaux, tes cheveux,  Elles sont chouettes, tes lunettes.

 

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© Christian Cantrelle