Un peu violente la piscine de ce midi. Rien à voir avec 2009, quand les eaux étaient plus douces malgré la dépression. La preuve, quelques pages retrouvées :
À peine disparu que le voilà à l’autre bout du couloir, vous regardant de ses yeux étonnés – non mais qu’est-ce qu’elle fout encore de l’autre côté, j’y crois pas – et en quelques secondes, le revoilà tout près. J’ai beau essayer, je ne peux le suivre, mais il m’attend gentiment, ce charmant dauphin tout plein de patience – et de sapience.
[un peu plus loin]
Mon dauphin-pilote piaffe déjà de tout son être quand je pénètre dans l’eau. Au bout d’une quinzaine de longueurs, il m’attend, je lui dessine en l’air le petit signe rituel de l’Après vous je vous en prie, il y va, je le suis. Il a cette fois plongé très en profondeur, effectue des rouleaux impeccables, revient à la surface pour mieux replonger, je le suis donc cette fois sans peine, nageant comme à travers un efferalgan géant – comme c’est joli. Une autre en conclurait qu’il donne là une leçon de natation, Prends-en de la graine, apprentie dauphine, c’est ainsi qu’il faut faire, user tout son potentiel, trouver des figures inédites. Moi, je ne vois là qu’hommage à ma personne, parade nuptiale à moi dédicacée. Pauvre fille.
