Mois: mai 2015

gagner son pain

 

Je savais qu’il existait bien des métiers en ce monde. Mais c’est Alessio, danseur et chorégraphe, qui me fit part d’une façon un rien singulière de gagner son pain : recenser pour une société d’emballage le nombre de stylos contenus dans une boîte à chaussures. Voilà l’occupation à laquelle, à la fin des années 2000, se livrait sa colocataire, qui disposait d’un nombre incalculable de boîtes (à chaussures) (de stylos) dans sa chambre.

Je m’en souviens comme si c’était hier. Merci, Alessio.

 

 

vous chantez ?

 

Sur le quai du métro, un jeune homme parle tout haut Je t’aime pas, dégage. Au bout d’un moment, on se rend compte qu’il scande les paroles d’un rap qu’il écoute. On se sent un peu mieux. Pas plus que ça.

 

DSC09065

 

clic

 

Vu ce jour un homme avec un visage en lame de couteau. Il fendait l’air, l’air de rien, non dénué d’une certaine grâce, sans se soucier de la forme de son visage. Quelle force. Savait-il seulement que la métaphore avait été créée exclusivement à son usage ?

Clic.

clic

 

À Corentin-Cariou, deux hommes marchent devant moi, prenant toute la place. L’un d’eux se met tout à coup à hurler en tendant les bras devant lui. À quelques mètres, en sens inverse, s’avance un petit garçon. C’est à lui que s’adressent les braillements de son… tonton ? Il est manifestement aux anges mais gêné tout autant. Il ralentit sa marche et détourne son regard pour sourire au caniveau.

Clic.

carpe metrom

 

Parfois, le métro, c’est tout le contraire de la danse – mais pas toujours, pas toujours. Pas toujours et parfois il arrive que, se levant matin, on se surprenne à cueillir ses ptits carpe diem souterrains. Tiens, hier : une belle dame avec une frange courte, très classe, très bien ; un tout jeune garçon tenant un carton à dessin, l’air d’y tenir ; des voyageurs un brin las, souriant quand même.