Mois: juin 2014

Kyoto

Sortir en pyjama sous le manteau la nuit acheter le lait pour le thé du matin ou une boîte pour le chat. Parce que le kombini qui ne ferme jamais est comme une extension de la maison, oui, sortir en jama dans la joie – et la ténue appréhension de tomber sur quelqu’un de l’université.

 

 

café

« Ce n’est pas qu’on soit seul au monde, c’est plutôt qu’il n’y a plus de monde. Le réel, c’est-à-dire l’usage qu’on en faisait, n’a plus cours, est tombé en désuétude. Il faudra repartir de zéro, réapprendre petit à petit ce qu’on savait et qu’on a oublié tout d’un coup, récupérer pièce à pièce les lambeaux du réel en attendant d’être en mesure, plus tard, d’en reconstituer l’étoffe. Commencer par les choses simples, faciles, élémentaires : réapprendre, au matin, le réveil (j’existe, il y a un monde aussi, qui existe, quelque part autour de moi) ; la salle de bain (il existe des lavabos, il existe de l’eau) ; la cuisine (il existe du café, il existe du sucre). »

Clément Rosset, Le réel, traité de l’Idiotie

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savon

Nounou se vexait si on lui offrait du savon, Elle croit donc que je me lave pas ; du parfum, Je sens pas bon, alors. Elle est incroyable, me disais-je. Et puis quand Mutsumi m’a offert un petit miroir de poche, je me suis surprise à penser que c’était pour me dire Regarde-toi, mais regarde-toi un peu, pauvre fille, va ! histoire de me mettre face à face avec ma fatuité.