C’est le début d’une autre histoire
(c’est une série, n’est-ce pas)
comme des soleils portatifs
il n’y a que ce mot de passe
Je demande une chose simple
l’avis du permis de construire
quelque chose de surprenant
quelque chose de très ancien
toujours la tête dans le sac
zigzaguant entre les crevasses
auteur aveugle mais auteur
j’imagine votre inquiétude
Par hasard, presque par hasard
peut-être une légère ivresse
rigoureux échantillonnage
le reste du temps c’est dimanche
***
Le smoking rouge disparut
l’hôtel n’a pas
l’air formidable
Louis Meyer salue l’employé
Mais alors vous
me le trouvez
Mais ses recherches furent vaines
Meyer se mit
à transpirer
Que quelqu’un fasse quelque chose
recommencer
tout à zéro
Régnait un silence accablant
Si vous pouviez
jeter un œil
Sous les arcs-en-ciel fugitifs
sur les balcons
et les terrasses
Tirant son rasoir de sa poche
Tout dépend de
vous maintenant
Un dernier sourire anguleux
une détente
imaginaire
Une protestation plaintive
un peu brune, un
peu douloureuse
Un peu de calme, nom de Dieu
un regard de
convulsionnaire
Un vague désir de mourir
Vous ne pouvez
pas savoir ça
Allons, dit Meyer, ce n’est rien
austère comme
un formulaire
Ça m’embêterait qu’il soit mort
c’était gênant
d’imaginer
Dans la penderie ténébreuse
dans la poussière
et la fumée
De l’autre côté du comptoir
de la couleur
d’un abat-jour
Des années s’étaient écoulées
des boîtes de
singe et de bière
Des noms. Vous êtes là pour ça
Et puis hop, hop
toujours plus loin
Et puis vous savez ce que c’est
ils n’étaient pas
des débutants
Ils se racontaient leurs voyages
la papaye, ça
n’arrête pas
L’espace, on étais tous partants
l’été y règne
en plein hiver
Le temps de passer une veste
l’occupation
le passionnait
L’œil un peu fixe néanmoins
mais aussi bien
badinait-il
Par des voies connues de lui seul
peut-être las
de son état
***
Quelqu’un à l’étage montait
qui était là
qui le suivait
Repéré comme rigolo
rien dans les mains,
rien dans les poches
Signe particulier néant
sinon ouvrir
ses yeux très grands
Toujours en faible quantité
toujours plus vifs,
toujours plus lourds
Tout cela évoque un soupçon
un blanc dans le
dispositif
Un bref pardessus chocolat
un handicap
en quelque sorte
Va-t-il se passer quelque chose
voilà que nous
manquons de bras
Au seuil de l’immobilité
aussitôt tout
s’accéléra
Avant de sortir en beauté
C’est loin d’ici,
la République ?
– C’est loin, dit Meyer, doucement
comme un doigt joue
sur du velours
D’un bref mouvement du menton
en attendant
d’aller se battre
En faisant sauter le foie gras
entre la Seine
et la Bastille
Il a l’air triste, ce garçon
il a peur de
moi, il a tort
Il pouvait n’être qu’une ébauche
il va mourir
violemment
Je le fais parce que c’est vous
je ne devrais
peut-être pas
Je ne vois qu’une solution
Je sais, je vois,
prétendit l’autre
La bataille de Rivoli
l’allure d’une
allégorie
L’air moins en forme que jamais
le corps rempli
d’eau et de plomb
Le coup d’œil ressentimental
Léon Richaud
ne bougeait plus
Les choses paraissaient critiques
mais on n’allait
pas chipoter
Marchant et pensant sur des œufs
Meyer jugea
qu’il était temps
On a ce fusil à deux coups
on ne peut pas
être plus seul
Peut-être au marché aux oiseaux
quelques années
auparavant
Regarde comme tu es mal
risques de crise
épileptique
Sourire à l’instrument, à l’œuvre
sourire froid
d’aventurier
Tais-toi, grogna-t-il seulement
toi aussi, tu
préfères Georges
Un regard sobre mais précis
Vous êtes un
ami de Georges ?
Allez, c’est fini maintenant
allons-y donc
puisque on est là
Avec un drôle de sourire
barrant de blanc
le ciel exsangue
Ce n’est pas forcément plus mal
c’est comme ça
tous les étés
C’est le méridien de Greenwich
C’est le méridien de Greenwich
***
C’était une mère vraiment
c’était un stade
intermédiaire
Comme sous l’effet d’un tropisme
comme un bijou
dans un écrin
Dépositaire d’un secret
d’un beau violet
bien éclatant
Dès que les journées seraient longues
elle est penchée
sur son ouvrage
Elle est totalement cintrée
elle était très
jolie, très gaie
Et c’était en effet son rôle
fraîche mais pas
du tout fardée
Il y a comme ça des femmes
je calculais
leur quantité
Je me demande ce qu’elles foutent
jeter les gens
par les fenêtres
Lancer des regards habités
l’azur, l’azur
Jenny Weltman
Le fruit d’une coquetterie
le monde est beau.
Le monde est beau
***
Les grandes blondes et tout ça
les noms des dieux
qu’on implore et
L’été, l’homme les suit moins. L’homme
loue très cher un
très grand studio
Ni mieux ni pire mais spécial
on aurait pu
dîner à treize
Petit immeuble maniéré
pour noyer les
anachronismes
Prenez Monsieur Clair, par exemple
quand même il va
monter dedans
Quand même on avait pris la pose
qui son couteau
qui sa fourchette
Renonçons, avait dit Selmer
– rien de bon, de
toute façon
Serait-il revenu de tout ?
souvent d’assez
mauvaise humeur
Terne, extrêmement beau parleur
tout en ne le
sachant que trop
Très dense et comme contracté
vraiment il ne
fait pas grand-chose
Acheter, vendre. Vous voyez
A l’évidence,
il délirait
Après tout c’était son affaire
alors qu’on est
toute une bande
À ses pieds comme un paillasson
avec douceur
et déférence
Bon, on va vous laisser, patron
ça ne tient pas
tout un dîner
– Ce n’est peut-être pas prudent
C’est lui qui veut,
rappela Toon
Cette phrase décida Max
Chopin haussa
quelques épaules
Clichés en quelque sorte mixtes
Contact, starter,
moteur, ceinture
Dans deux directions opposées
de loin en loin
est une histoire
(De mieux en mieux,
nota Béliard.)
***
Depuis leur première rencontre
derrière un Pif
Super comique
Elle était presque familière
Enfin, merci
d’être venu
Enfin quelque chose pour moi
en jouir comme il
l’aurait rêvé
Ensuite on oublie le respect
entre Quito
et Bogota
Et, de fait, alors, cela bave
et Guilvinec
s’exclama merde
Guislaine leva sa paupière
himalayenne,
immaculée
How to disappear completely
Huit jours déjà
qu’ils étaient là
Il fallait se lever, partir
il répond que
bien volontiers
Ils dialoguèrent un moment
il va falloir
les séparer
J’attends la réponse, patience
je crains qu’ils soient
organisés
Je ne me souviens pas, l’amour
je ne sais pas
à quoi ça tient
Je suis désolé, dit Béliard
je vais voir ce
que je peux faire
Je vous aime bien, l’air de rien
Je vous attends
dans la voiture
Je vous trouve idiot aujourd’hui
La découverte
était de taille
L’autre qui n’attendait que ça
La vie n’est pas
finie pour vous
Les pyramides, par exemple
l’horizon des
choses à faire
Mais je n’ai besoin de personne
Même pas de
photocopies ?
Ni tabac ni parfum, ni rien
On est parti
pour s’emmerder
On se sépare sans douceur
Oublie tout ça
oublie tout ça
Plus l’ombre d’un Béliard, personne
pour éviter
l’effet de fouet
Rêve classique de vertige
serait aussi
pas mal troublant
Tu es sûre que tu es sûre ?
– Tu vois bien que
vous êtes là
Une authentique sensation
une eau gazeuse
ou du soda
Une grande tranquillité
une semaine
en Robinson
Un papier couvert de ratures
un peu taché,
pas mal poché
Après un bref temps de latence
avec Baptiste
et Barrymore
Avec une peau rouge et dure
Béliard fit son
apparition
Bien sûr je ne te promets rien
Ce qui ne lui
ressemble pas
Ce voyage était le dernier
comme au bistrot
pour l’apéro
– Comme tu manques de confiance
Comprends un peu,
c’est important
Dans ces conditions, lait malté
Décontracter
un peu sa crainte
Eh bien, ces temps-ci, deux projets
Engager du
monde, chasser
Ensuite absolument plus rien
Entre Oil City
et Altoona
Et ses yeux redevinrent fixes
Il disparut
presque aussitôt
Il faut bien s’occuper un peu
Il n’est inscrit
dans aucun guide
Je le retrouve, je le tue
Je n’ai jamais
aimé ce type
Je suis quand même l’employeur
Je veux qu’on me
foute la paix
La première page vers moi
La question de
l’alcool. Quoi d’autre ?
L’ennui, le silence et le froid
Les lieux étaient
toujours hantés
***
On est un Chinois nommé Lou
on gratte on gratte
et puis très vite
Plus près des neiges perpétuelles
pour se claquer
les omoplates
Se commettre avec des mortelles
selon qu’on monte
ou qu’on descend
Son langage était assez cru
son corps était
ovale et court
Son meilleur ami à lui Burt
volubile et
souriant trop
Vous lui demandez de l’agneau
vous savez ce
que je veux dire
Aujourd’hui il était gentil
avant de se
beurrer un scone
Avec des traces de moutarde
c’est ainsi qu’est
la vie malaise
C’est aussi parfois le contraire
(C’est malin,
commenta Béliard)
C’est que ce n’est pas bon, ça, hein,
dans ce climat
particulier
Déjà malade comme un chien
dodelinant
sur son séant
Eau froide et savon de Marseille
en attendant
que ça se passe
Et il considéra la mer
hypersensible,
hypotendue
Il n’était qu’un parti possible
J’ai du Herstal
en ce moment
Je cherche et trouve tout de suite
je connais la
valeur des choses
Jusqu’à les absorber, les boire
la direction
est au courant
Le sable n’était que poussière
les autres ne
tarderaient pas
Leur stylo brandi comme une arme
on ne pouvait
pas se tromper
Prenez-vous quelque chose à boire
quand stridula
le téléphone
Regards instantanés mais graves
ruisselants sous
le soleil pâle
Tous écoutèrent la musique
tout cela va
un moment et
Une panoplie de couteaux
Vous connaissez
mon téléphone
Vous voulez boire quelque chose ?
Vous ne voulez
pas vous asseoir ?
Vous vous souvenez de Roquette ?
ajouta-t-il
obscurément
À la fin on ne savait plus
alu contre alu
l’on trinqua
Assez gais trois quarts d’heure après
Attrapez-le,
attrapez-le
Autant que ce soit maintenant
avant qu’il fît
tout à fait nuit
Avec les couchers de soleil
bande-son de
château hanté
Ça met la sale ambiance à bord
Carrier riait
de temps en temps
Ceci pour Monsieur et voilà
C’est long mais c’est
bientôt fini
C’est toujours aussi dégueulasse
c’était à peine
imaginable
C’était piqûre sur piqûre
choisie par Flers,
pressée par Fabre
Comme des ailerons de squales
comme on essaie
d’ouvrir une huître
Dans une infinité de lignes
de toutes parts
et en tous sens
Devant une bière, la même
dix larmes aux
yeux de Vito
dont il a l’exclusivité
et battant l’air
avec ses bras
furtifs comme des mécanismes
il masquait son
hésitation
Ils sont énervés maintenant
il suffit de
savoir les prendre
Il sut se faire populaire
indifférent
comme un scalpel
– J’aimais bien Arbogast, dit-il
j’ai un truc à
régler là-bas
Je crois qu’il m’aimait lui aussi
Je ne sais pas,
dit Tristano
Je suis fatigué de tout ça
je suis un peu
sensible au vide
***
Je vais vous raconter sa vie
juste avant qu’ils
ne le trouassent
Justine les regarda faire
la mer est un
disque désert
***
La nuit sur Nemours était noire
l’après-midi
touche à sa fin
L’autobus était presque vide
le capitaine
était en larmes
Le cœur aux abonnés absents
le regard plein
d’étonnement
Le soleil allait se coucher
Le soleil, se
dit Salvador
Nommé Tourbillon de la Mort
On l’a vu jeune
en habit noir
Pas formidablement terrible
pas peu musclé,
pas mal velu
Plongeant un croissant dans un bol
plus au cœur du
rayon axial
“pour aller éclairer le monde”
pour montrer comme
il est habile
qu’il pouvait n’être qu’une ébauche
rien ne paraît
s’y opposer
***
Salvador n’avait pas d’épouse
serrée dans un
vaste peignoir
Son commerce était un peu fade
sortant de moins
en moins, bientôt
Sous les yeux étonnés du monde
surchargé comme
un corbillard
Tendu de satinette parme
Terminus, Pont
de Levallois
Traits impeccablement tirés
trop fatigué
par le voyage
Une bouteille d’aquavit
un film avec
Richard Widmark
Vêtu d’un peignoir jaune et or
Vous voyez ce
que je veux dire
Au sortir du séchoir-fumoir
avant que ses
cheveux soient secs
Boire toute la 33
bref on n’est pas
très avancés
Ça ne ressemble plus à rien
car amputé
d’un as de cœur
Car nulle femme dans sa vie
ce petit truc
en ut majeur
C’est aussi qu’on serait dimanche
c’est le dernier
petit bilan
Cette histoire avec Félicienne
chez des gens chic
sur Madison
Dans un premier temps, ça marchait
dans un bar ou
dans un bureau
Déjà l’on se trouvait très haut
de plus en plus,
de mieux en mieux
Des fleurs, des bijoux, des affaires
des jus d’orange
et des bonbons
Des plantes vertes dans des pots
des point de vue
post-nucléaires
***
Des revers avaient dû sévir
des sujets de
conversation
Éclairs de chaleur hors saison
elle avait eu
peur un moment
Elle avait ouvert les rideaux
elle avait un
verre à la main
Elle était assez belle à voir
en chemisette
et bermuda
Enrageant encore à mi-voix
en route pour
le match nul
Et semblait sauvage et mutique
Froid de canard
temps de chien
Il reparle de cette phrase
ils buvaient sans
se regarder
Ils mangèrent beaucoup de pain
il vous manque au
moins deux kilos
Il voit distinctement l’abîme
intimidé
comme un jeune homme
Je prends le sommier si tu veux
je roule à vide
aujourd’hui
Je te laisse tout mais je pars
je veux que tu
connaisses Bill
Juste elle file comme on râle
l’autoradio
pèse un quintal
***
Le soleil, conclut Salvador
le soleil ne
se couche plus
Mieux vaut repartir en vacances
numérotées
de 1 à 4
On va visiter Vézelay
on va voir ça
d’un peu plus près
Parmi les Américains saouls
personne ne
s’en aperçoit
Quitte à dépenser son argent
sans famille et
tout pont coupé
Sauf sur son écran quelquefois
sous peine de
passer pour un
Une petite résidence
un terrain qu’on
devinait vague
Ainsi qu’une armée de métier
banalisée
par les sourires
Çà et là, fugaces ou fixes
ce qui n’a rien
de consolant
C’est d’abord un local minable
c’est en extra.
Aucun problème
C’est un bon investissement
c’est un peu long
à expliquer
Cet enchevêtrement torpide
comme ça, pour
rien. J’aime bien
Comme de vieilles pierres tombales
comme son propre
enterrement
Dans un sanatorium flottant
devant des fleurs
noires et blanches
Encore quelques terrains vagues
encore un coup
de trois quatre heures
En trois dimensions amusées
en vérifiant
qu’on respirait
Et le froid ralentit le temps
humiliant le
terrain stérile
***
Il est surprenant que ce trou
(il n’acheva
pas cette phrase)
Il passe d’une pièce à l’autre
il produisit
un rire étroit
Il se force mais ça se voit
il semblait qu’on
pût respirer
Je veux des garanties d’abord
la ville on n’a
pas vu grand-chose
Mais dans l’immédiat donc, soleil
***
Nuit d’amour avec Doris Day
On dirait que
ça se décoince
Piranèse avait un peu froid
Plus bas, dit-il
enfin. Plus bas
Poussé contre le mur de droite
Puis il finit
par s’endormir
Sans vouloir offenser personne
s’il vous plaît mais
non, pas moyen
Son mari est mort à la guerre
souriant et
nommé Gourdel
– Tous les coloniaux, mon petit
très différents
les uns des autres
Tu n’imagineras jamais
Vous avez pu
dormir un peu ?
Aimable par résignation
bien qu’il cessât
de remuer
Ce qui énervait doublement
comme un bouton
sur la figure
Comme une meringue mutante
contenant un
agent vivant
Et ses yeux redevinrent fixes
Et tu es seul
en ce moment ?
Il y a des hommes aussi
Jeté par terre
avec ferveur
Je vous en pose, des questions ?
La chambre était
un cube aveugle
La liaison frétille et sourit
Le ciel est blanc.
J’ai tout mon temps
L’éther badigeonnait l’espace
l’idée de l’œuvre
en négatif
Longtemps ils restèrent ainsi
L’on tuait le temps
à coups de dés
Lorsqu’elle se tournait vers lui
l’un à l’autre ils
se consacrèrent
Merveilleusement détendus
Moi, je suis là,
indiqua-t-il
Non moins soulagé qu’horrifié
non content de
n’être pas mort
On avait toujours un peu froid
On continuait,
les jours passaient
Ou halètements de martiens
oui oui plaintifs
répétitifs
Poussé contre le mur d’en face
Pressentiment
suivi de Mort
Puis cela redevint égal
puis disparut
à tout jamais
***
Quand Ferrer était arrivé
que Chopin ne
connaissait pas
Sous une chaleur à crever
toujours aussi
décontracté
Valise et mallette à la main
Véra ne se
retourna pas
Vous avez vu, dit-il, la mouche ?
vous n’aviez pas
confiance en elle
Vous savez pourquoi elle est morte ?
Après un peu
de viande froide
Avec une expression inquiète
Béliard était
sans opinion
Bien sûr elle ne le fut pas
comme elle sait
si bien le faire
Comme si c’était son métier
Comme un œuf dans
son coquetier
Crachota de biais l’homme âgé
dans la peur et
dans l’impatience
Des jumeaux hétérozygotes
dont le visage
est plus aigu
Elle les regardait de haut
en sifflant Truth
is marching in
Ferrer souriait en retour
Gérard va voir
pour le visa
Gutman en promit des dizaines
il écarta
les bras d’un air
Il te ressemble. On dirait toi
instantané
comme l’averse
Je m’en fous, rappela Chopin
je perçois tout
ce qui se passe
Je vais prévenir le client
Je vous attends,
à tout de suite
***
Jusqu’à la tombée de la nuit
l’abîme vide
et peint en bleu
La première salle était vide
le cuir, le bois,
le vétiver
Le décor était élégant
l’effigie de
Vital Veber
Mais Bob ne revient toujours pas
mieux vaut toujours
improviser
On va réfléchir, on va voir
On voit que les
ombres s’allongent
Par affinité de mystère
Pour aller où ?
Aucune idée
Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse ?
Qu’est-ce qu’il fout,
murmura Paul
Qui est moins dense, plus fragile
qui est profond
et pénétrant
Retoucheur photographe enfin
sans horizon
mais sans péril
Sa peau est presque transparente
sous les climats
les plus variés
Tapis à motifs imprécis
tatous, tapirs
et tamanoirs
***
Une fois Chopin reparti
une frayeur
traversa Paul
Une manière de coma
Véra se mit
à l’écouter
– Voilà les Chinois qui s’y mettent
Vous savez qu’ils
cherchent encore ?
Àl’autre bout du continent
à repérer
les coins tranquilles
– Bon, dit Toon, on s’en est tiré
c’est reparti.
C’est excitant
Cette idée donnait au duc froid
Cligner des yeux.
Secouer la tête
Comme s’il n’avait pas compris
comme souvent
tôt le matin
– Comme tu manques de confiance
dans l’ensemble ou
dans le détail
De Dieu, se dit Bernie, Chopin
Du cognac ? en
apéritif ?
Et comme les yeux de Suzanne
étrangère à la
catastrophe
Filtraient son regard entendu
– Fini de rire,
annonça Fred
– Il a l’air gentil, ce cousin
il en sortait
de l’eau, du sang
– Il est fatigué, dit Plankaert
il me rappelle
un peu mon oncle
Ils adorent la couleur blanche
il s’écoula
un certain temps
Ils passent dans le salon rouge
– Ils sont idiots,
estima Fred
– Je dis de baisser la musique
– Je ne te suis
pas bien, dit Pons
Je t’ai apporté du cognac
– Je vais devoir
dîner plus tard
Je vais voir avec le docteur
– Je vous connais,
sourit Justine
Je vous joue quelque chose d’autre ?
***
Jours de 1927
Jouvin était
trop abruti
Jouvin, qui n’avait pas d’épaules
le dimanche et
certains jeudis
Pose la question du sommeil
pourquoi pas moi
pour une fois
Que tout est clair que tout est clair
rapport à ma
jambe volée
Ravel fait non avec la tête
Russel était
sans illusions
Sachant qu’il ne dormirait pas
santé mentale
et show business
***
Selmer les avait tués très vite
saucissonnés
dans un tricot
Sous un matelas de galets
sous un soleil
naïf de juin
***
Tour à tour Carole et Marianne
tout l’argent s’en
était allé
Tout se faisait par téléphone
– travail facile
et bien payé
Trop bien pour moi trop bien pour moi
Tu es idiot.
Il est idiot
Une Dorothée, une Paule
– Un peu les deux,
fit Bob, et vous ?
Un seul gros nimbus absolu
avec Paul S.
gravé dessus
Bien. Moi, dit Chopin, c’est les mouches
bienvenue en
section urbaine
Bizarre, sombre, désinvolte
Bref il est très
bien habillé
– Ça m’arrive de temps en temps
ce n’est pas mal.
je ne dis pas
– ce n’est rien, dit Pons sans comprendre
c’est fait, c’est fait.
Laisse tomber
***
C’était un château d’eau 50
c’était un froid
indescriptible
Cette odeur me dit quelque chose
comme un bloc de
polystyrène
Ersatz d’insectes écrasés
et du sang se
mit à gicler
J’entendais sourire Lucie
Oui, Tomaso
tuait déjà
Pas mal de monde dont Gerschwin
– Pauvre petit,
va, conclut Gloire
Permanentée au millimètre
personne ne
comprenait rien
Plankaert et Toon s’étaient assis
plus âme qui
vive dehors
Pons était très embarrassé
puis il se tait
pour regarder
Répéter doucement Gérard
sans savoir que
faire de soi
Toon à l’arrière boudera
tout en forgeant
des hypothèses
Tout le monde est mort, dit Ripert
trop éloigné
pour être hostile
– Tu es déloyal, conclut Pons
Tu n’es bon qu’à
baiser les autres
Tu sais qu’on peut toujours le faire
un blaireau dans
un bol de mousse
Van Os, dans l’Alfa, blâmait Toon
Vous allez vous
tuer les yeux, là
Après quoi on passa du Brahms
astre au milieu
du ciel de mars
Avant de tenter de se tuer
avec un trac
de couturière
***
Béliard commença d’aller mieux
C’est le matin,
il est très tôt
Dans son appartement trop clair
des angelots
et des poissons
Des journées courtes en hiver
des photos de
Stéphane Audran
Double living et double entrée
en forme de
vase 50
Est-ce que je suis bien dedans ?
Et pour tout jour
était un lustre
Et puis la couverture est bien
et que c’était là
le bonheur
Et tout va très bien se passer
et vous voyez,
je sors mon chien
Il attendit quand même un peu
il avait l’air
ému, distrait
Il le regardait sans comprendre
il n’a pas l’air
très convaincu
Il se retourna vers le bar
il s’est un peu
tranquillisé
Il voulait du ruban, voilà
J’ai eu aussi
un chien, dit Fred
J’ai même eu des disques de vous
jamais volé
quoi que ce soit
Je viens de la part de Fernand
Je viens rapport
à votre plainte
La couverture est vraiment bien
l’eider dont on
fait l’édredon
Mais je ne reste qu’un instant
Moi aussi, j’ai
eu des ennuis
Ne m’emmerdez pas s’il vous plaît
Ne parlons pas
de l’orbotron
On en prend un de temps en temps
on fait beaucoup
mieux de nos jours
On les compare, on les déplace
on les déplace,
on en prend un
On les estime, on les compare
on ne peut pas
s’y opposer
On paraissait n’en rien penser
plus mollement
que d’habitude
Puis Béliard reprit la parole
Puis tout repasse
au ralenti
***
Quelques courses pour le dîner
– Qu’est-ce qu’on fait,
comment on fait ?
Rue Madame-de-Sanzillon
saisissant les
échantillons
Sans avoir l’air de se presser
sashimi, pour
changer un peu
Selon le désir de Gustave
sur le conseil
d’Angoutretok
Terrassé par le prix, Supin
tout son corps d’un
coup devint froid
Tu as un peu d’argent sur toi ?
Un peu, ça n’a
pas d’importance
Voilà des petits pois, je crois
– C’est une idée,
fit Donatienne
C’est un projet, c’est toujours ça
c’était toujours
intéressant
Comment on va s’organiser ?
confirmer que
tout est normal
Cuire les choses dans leur coin
déjeuner d’un
poulet au couac
De l’eau bouillante dans les verres
des décisions
définitives
Donatienne aimant mieux se taire
elle annonça
le colonel
Elle aspira du bout des lèvres
elles étaient
équivalentes
Elles ont tendance à tomber
en direction
de n’importe où
En mettant les choses au pire
ensuite on vous
mène à l’hospice
Et tout cela est navrant mais
évidemment
c’est autre chose
***
Elle a fait entrer le jeune homme
hypertendu
très émotif
Il avait eu deux entretiens
il commençait
de faire chaud
Il coule comme une huile froide
Il déjeuna
d’un Paris-beurre
Il était donc mort de peur et
il fabriquait
des calembours
Il jeta son coude en arrière
(il montra tout
son avant-bras)
– Il se fout de nous, Tomaso
il se tient pour
insoupçonnable
Ils voudraient savoir où il est
interdit de
renouer les liens
Je ne vois plus personne, moi
je risquerais
de trop en dire
L’en aimerait-on mieux pour autant ?
Le meilleur du
soleil, c’est l’ombre
***
Le soleil était exemplaire
les poussins à
la polonaise
Mais ils se ressemblaient beaucoup
Mal, dit Ravel
d’une voix douce
Même plus de mauvaise humeur
moi, tout ce qui
est viande rouge
– Non mais tu as vu ce qui tombe ?
Non non, claqua
des dents Chopin
On le trouvait sec et pointu
opaque ainsi
que du mucus
Ou une ligne d’écriture
parfaitement
invraisemblable
Parfois la note aiguë d’un orgue
passant comme une
ombre à distance
Pas très causants ni l’un ni l’autre
Permettez-moi
d’être sceptique
Peut-être que ça vaut la peine
prendre un peu l’air
de temps en temps
Puis de plus en plus lentement
Quand pensez-vous
avoir fini ?
Qu’est-ce que c’est que ça encore ?
Qu’est-ce que c’est
que cette histoire ?
– qui de faire taire cet orgue
qui est un peu
exagéré
Rapport à votre opération
très délicate
à composer
Un peu de café, dit Chopin,
un poste à part
dans son budget
Un soleil brut pesait toujours
ainsi qu’un nœud
papillon noir
Alléluia, Zogheb est là
après qu’il a
sonné deux fois
***
Armé de colle et de ciseaux
au beau milieu
du larghetto
Avec un sourire émouvant
– C’est à propos
de Jean-François
Chacun s’éclaircit comme il peut
chacun scrutait
l’homme au couteau
Chopin se fit servir un Bronx
comme mâché
par un hachoir
En attendant, en espérant
et coiffé d’un
bonnet de bain
Il était tassé sur son siège
il fallait bien
se saluer
Il paraissait aussi douter
– J’aime autant pas,
dit Tomaso
J’ai soif. Il est où, le petit ?
Je crois qu’il reste
un peu de vin
Je ne sais pas, ça doit dépendre
Je pense à vous
souvent, Chopin
Je voulais m’occuper de vous
juste avant le
coin de la rue
La fin du jour qui prend son temps
l’air immobile
était glacé
La main du pianiste boxeur
le grade de
pouce ou de doigt
L’espoir jusqu’à l’apéritif
le temps d’aller
vomir de peur
L’homme était faible et mal nourri
longiligne et
vêtu de sable
Mâchant mollement des bananes
mais à présent
c’est autre chose
Malgré de jolis yeux de filles,
Max s’attendait
encore au pire
Moi-même je ne sais pas trop
Monsieur Max est
un grand artiste
Ne restaient de lui que des miettes
ne s’exprimant
que par sourires
On dirait qu’il attend son heure
on ne sait pas
qui c’est, au fond
– On se dit tu, réclama Pons
on va faire un
essai avec
On y arrive, on y est presque
Où tu vas là ?
Je veux pisser
Parfois il faut faire un exemple
pas de raison
de s’arrêter
Peut-être il ne va pas comprendre
que le concert
était fini
Que Port-Saïd était en vue
Qu’est-ce que vous
pensez de ça ?
Rien de plus simple, Monsieur Max
sauf que ce rien
paraissait proche
***
Tel un saucisson de savon
Toon était très
facile à suivre
Tous les matins c’était pareil
une acédie
fébrile, inquiète
Un petit coup de téléphone
un petit peu
désappointé
A l’évidence on dérangeait
ces matins-là,
comme un reproche
Comme une pierre dans un puits
dans la vie des
gens engourdis
Et de cela cet homme souffre
et puis ça pue
le renfermé
Et toi, ta journée, tout ça mais
il regardait
les autobus
L’air moins en forme que jamais
Le ciel était
blanc comme un linge
Le duc, lui, s’était emmerdé
le même film,
le même disque
Mais après tout, c’est mon métier
moins pour l’argent
que pour l’espace
N’importe qui d’autre ou lui-même
On est content
de se parler
On peut aussi perdre courage
on va leur en
parler demain
– Oui, dit Paul. Je rappellerai
pas très loin de
Charly-sur-Marne
Paul étouffait à Chantilly
peu passante et
peu commerçante
Pons se fatigua durement
pour préparer
enfin ce thé
Proportionné à ce bureau
puis il bouton
na son manteau
Quand même nous avons Cosmo
qui l’encourage
à se marier
Sans que tout le système explose
surtout quand c’est
un peu âgé
***
Toujours suivi du nommé Toon
tout le restant
de la journée
Tu as bousillé ton manteau
Vous commencez
à m’emmerder
Vous dans vos habits de marchands
Vraiment, tu ne
veux pas venir ?
À Boroboudour avec moi
Ben et Gilbert
et son barzoï
Ça l’énerverait, déjà que
ça n’a pas de
nom. Vous verrez
Ça n’a pas l’air d’aller, dit Toon
Ce méridien,
c’est un scandale
Ce problème vous préoccupe
c’est normal,
c’est inhabitable
C’est surtout de la papaye, hein
comme on apprend
une leçon
Dénuée de toute utilité
de prononcer
l’adverbe non
Dès la première fausse note
devenir un
poilu casqué
En souffrance au fond d’un talus
essaimé de
cailloux ovales
Exotiques mais interdits
il en est peu
sous ces climats
Il m’en faut cinq et j’en ai quatre
il ne fallait
plus y penser
***
L’ancien combattant Fernandez
le cœur en paix
mais l’esprit vide
Les mains dans ses poches en tweed
maintenant, il
avait des forces
Pour manger quelquefois le soir
pour rajouter
un peu d’eau chaude
Près du quartier des officiers
presque impossible
à distinguer
Sous les ouates du kapokier
surgissant et
disparaissant
Sur le buffet près du réchaud
Tout ça il faut
de la mémoire
Tout en s’initiant au flamand
avec le temps
que ça va prendre
Ayant vidé son thé au lait
Bien sûr que si
qu’on a le temps
Ça n’a pas l’air d’aller trop fort
comme en fin de
coït parfois
Contre le nez de Frédéric
courts cheveux blonds
et vifs yeux gris
D’abord qu’appelle-t-on blondeur ?
Dans le ciel bas
qui se dégage
Faut leur dire que je sais pas
Il commençait
de faire chaud
Il démontra cela sur plans
Il est midi.
Le ciel est blanc
Je dépliai mon beau sourire
– Je me fous de
ce que je vois
Jusque sous l’ongle du bédouin
les bornes du
savoir humain
Le supplice de Prométhée
les yeux dans les
yeux du reptile
L’évolution d’une blessure
mais aujourd’hui,
le temps est d’huile
***
Malgré tout son talent d’artiste
on ne peut plus
rester chez Bouc
On ne sait pas trop ce qu’il fait
on ne se dit
carrément rien
Or l’ennui Ravel connaît bien
outre un petit
palmier en pot
Pas assez gros pour être gros
Que voulez-vous
que je vous dise ?
Seul comme la plupart du temps
son chapeau comme
une limande
Son uniforme de pianiste
sur un foulard
noué en jabot
Tout cela prenait un temps fou
toute une affaire
à préparer
Tu vois comme c’est important
un paquet de
kleenex par-ci
Un petit verre pour la route
un quotidien
du soir par-là
Zogheb prend Ravel par le bras
***
Bonjour bonjour, c’est la police
Boris ouvrit
sans un regard
Brandissant toujours l’aspergès
ça me tue les
doigts, ça me gèle
Ça ne sert à rien de chercher
c’est tout à fait
hors de question
C’est un ami du capitaine
c’est un travail
de chaque instant
Chantant paisiblement en chœur
Charles Pontiac
le salua
Coffre-fort d’un modèle ancien
comme peut l’être
un accessoire
Comme un bijou par sa chaînette
comme un cartable
en box-calf cher
Dans les infirmeries d’école
Eh bien, c’est simple,
on est jeudi
Ensuite je ne vois plus trop
en un mot, il
ne fait plus rien
Et souriant comme une porte
il reposait
son revolver
– Ils étaient là, les explosifs
Il s’étonna
évidemment
Je sais ce que je dis, petit
je suis patient,
j’ai tout mon temps
L’air d’attendre que ça se passe
L’ennui chez Paul,
c’est que c’est vide
Les distractions n’abondaient pas
les tabourets
étaient tous pris
Maintenant c’est fini, dit Paul
mais il avait
la tête ailleurs
Mon somnifère et puis bonsoir
on dirait qu’il
ne revient pas
On inventoria l’arsenal
on ne voit pas
le capitaine
Paul aperçut Fabre une fois
sans que Boris
en profitât
Toujours quelque chose manquait
Tu as les clefs
de la voiture ?
Une grosse Peugeot foncée
avec Hélène
à l’intérieur
Baignée, maquillée, parfumée
ce que n’est pas
la fausse brune
De la vanité de tout ça
Elle est foutue,
cette voiture
Elle est quand même assez connue
elle était neutre
et presque froide
Et puis plus rien, déconcertante
et qui aurait
l’air d’un jouet
Ils savaient qu’on la recherchait
il vaudrait mieux
prendre un taxi
La nuit tombe comme une pierre
Lucie n’a pas
l’air très en forme
Mais je dois prendre des sanctions
Meyer regarde
autour de lui
On avait entravé Garlonne
on ne l’avait
pas prévenu
– On peut vous mener quelque part
où Ravel a
ses habitudes
Sans s’exposer aux yeux d’Alice
sœur mal-aimée
de Georges-V
Toujours habillée plutôt sexe
Abel était
un peu ému
***
Après son départ à l’anglaise
avec Hélène,
à cette époque
Ça commence à faire un moment
comme un gravier
au fond d’un puits
Craignant de tomber sur Suzy
dans la rue du
4-Septembre
Georges ne dormait pas vraiment
hypertrophié
mais toujours flou
Il est un homme sec mais chic
il n’a pas l’air
calculateur
Il sait très bien ce qu’il a fait
Ils n’avaient pas
raté leur coup
L’Austin roulait donc vers Brochant
le long moment
qu’ils s’embrassèrent
L’esprit de Georges était ailleurs
les stratégies
ne paient pas
L’un de ces très longs baisers qui
mais aussi quel
joli prénom
Même pas habillée pareil
on l’a cherchée
au bout du monde
Où se produisait un quintette
où l’on aurait
mis Brahms à frire
Pas mal de jours et de dollars
pendant que l’un
irritait l’autre
Puis en principe elle s’endormait
Restait un ciel
bleu-gris très pur
Serré dans le creux de sa main
ses regrets de
n’être pas née
Ses vêtement étaient disjoints
Seule était grave
en cet instant
Une bande de volatiles
Adoptez-moi,
adoptez-moi
Après vous vous sentirez- mieux
aucun soupçon,
aucune idée
Avec tous les emmerdements
– Beaucoup, beaucoup,
répondit Georges
Ce qui est la moindre des choses
c’est assez grand,
le dix-septième
– C’est comme un autre truc aussi
cherchant à rompre
en tâtonnant
Comme tous ces jours se ressemblent
dans les maisons
dans les jardins
Dernier verre au bar des Palmistes
des manhattan
et autres flips
Elle s’endormit sur son siège
en attendant
qu’on appareille
Et puis ça n’est pas compliqué
Il y a un
feu tricolore
Je crois que c’est plutôt par là
Je dois punir
de tels mensonges
La mer était à trois cents mètres
Le son n’était
pas trop net et
Lorsqu’il en découvrit la source
L’un après l’autre
a déserté
Quelques villes où on se les gèle
Qu’ils sont idiots,
insista Fred
Qui sourit moins en déballant
un parapluie
télescopique
Un petit éléphant d’étain
un savon plus
sec qu’un galet
Après avoir perdu conscience
Bernard Calvert
était assis
Ça ne vous va pas mal, dit Georges
comme on accueille
en souriant
De l’eau bouillante dans les verres
de quoi boire et
de quoi manger
Donc il bâilla tranquillement
d’une façon
inattendue
Elle est de Pau, fit-il savoir
Elle est nombreuse
et magnifique
Je l’ai raccompagnée chez elle
Je pense bien
que vous voyez
Les premiers jours elle chercha
mais c’était très
très mal barré
Même qu’il pleuvait tout le temps
on avançait
en se battant
On gratte et des stratus de plâtre
pas de danger,
aucun danger
Qu’un fond de liqueur de sorgho
sous un soleil
de lassitude
Suzy vint lui ouvrir pieds nus
tailleur noir et
chemisier crème
Tentant des coups comme aux échecs
tout cela, ce
fut comme un jeu
Tout en versant d’un air navré
Tu sais bien, c’est
ça qu’on a dit
Un fond de liqueur de sorgho
Va carrément
voir au Congo
Assise au milieu du grand lit
Ça fait un peu
barque de pêche
Départ du couple à bref délai
en poussant leurs
cris à la con
Et dont on ne voit pas la fin
Il ne faut pas
les déranger
Une tranche de bleu ciel vide
Vous avez vu
le froid qu’il fait
Comme on observe un mécanisme
dans l’air en de
mi-deuil parfois
De gros bateaux passaient au loin
démolissant
les Philippines
Déjà parti, presque embarqué
en promettant
de revenir
Et il rentrerait au palais
– Il est discret,
ce monument
Il gravira les deux cents marches
Il ne voulait
pas qu’on l’arrête
Mais sa tranquillité fut brève
On l’approchait
d’un autre pas
Rien d’attrayant, pas l’air méchant
sans avoir l’air
de se presser
Tous les étages de la tour
très éloquents,
très émouvants
Volets fermés, courant coupé
c’était dimanche,
un vrai dimanche
D’accidentés, d’assassinés
Dernier avis
avant saisie
Donc il y a maintenant Bob
Eh bien c’est vous,
dit-il, pourquoi ?
Et il s’est ganté de chevreau
Figure-toi
que cette fois
La jeune dame, l’autre soir
Mais il n’avait
pas l’air crédible
N’ayant gagné aucune étoile
paralysé
par l’air arctique
Traversant un désert de sel
trop engourdi
pour s’étonner
Un jour on règlera tout ça
avec talon
en caoutchouc
C’est complètement dépassé
d’en jouir comme il
l’aurait rêvé
Et puis ça suffit comme ça
Ils seront là
dans un moment
Je souris moins. Titov, pensais-je
le temps que le
fourgon se gare
Mais qu’est-ce que vous faites là ?
Mal de mer ou
mal du pays
Sans ma femme et sans mes enfants
Elle est toujours
avec Biplab
En eau douce ou en eau de mer
entre la mer
et la piscine
Et qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
***
Il est mal dans son corps, Van Os
Il fait courir
ses doigts trop brefs
Il y avait du merluchon
La bière allait
s’aplatissant
On remplaça la vieille chose
par un Max en
très grande forme
Paul se mit à boire un peu vite
– Paupiettes pour
moi, dit Plankaert
Qui les avale incontinent
sans un salut,
sans un regard
Tous les ours blancs sont gauchers
Van Os l’avait
appris, mal pris
Voilà le mal avec ces bêtes
C’est contrariant
estime Laure
C’est eux qui adorent le blanc
comme une épée
ou un agneau
De temps en temps qu’on coupe en deux
– Double sommeil
assez intime
Ils adorent la couleur blanche
Je crois que je
pourrais me plaire
Je me retire avec ceux-là
Je règlerai
ça avec Schmidt
Les vrais amis, s’attendrit Max
Mais ce n’est pas
bon pour lui et
Paul s’était résolu enfin
Qu’est-ce que c’est
que cette histoire
Structurée comme un quart de brie
Suggérer de
changer de disque
Tu as déjà vu Vézelay ?
Une litho
graphie merdique
Un peu comme avec Abitbol
un très gros plan
du compte-gouttes
Un tas de drogués à s’y perdre
Voyou, siffla
Pons derechef
Abitbol, il n’attend que moi
Ça le reprend
de temps en temps
Car c’est si fragile un succès
comme un soleil
sentimental
Dénotant la glace ou la braise
entamée et
inattendue
Il est toujours bon d’échanger
Il n’attend que
moi, Abitbol
Il ne sait pas que je suis là
Je prendrais bien
un arc-en-ciel
La nervosité s’y oppose
L’attente avait
contrarié Pons
L’émotif Ben est même inquiet
Les ombres des
mains le frôlaient
Louis Meyer salue l’employé
Mon petit Jeff,
il fait très beau
– On entend mal, prétendit Pons
On ne doit pas
te voir ici
On ne peut rien lui refuser
On passa rue
de Mogador
On reste là. Il va venir
On va morfler.
On repartit
Paul montre son verre au barman
Qu’est-ce que c’est
que ce truc jaune
Tout cela doit prendre un temps fou
Vous n’avez pas
beaucoup de temps
Vous n’y arriverez jamais
Bien sûr que si,
dit Donatienne
C’est le début d’une autre histoire