Matti Pellonpää

Philippe de Macédoine

 

Les études m’ennuient peut-être un petit peu. Et si je reprenais le théâtre. Aux cours de la rue Henri-Monnier, je croise un Philippe beau comme un désastre que je renomme derechef Philippe de Macédoine. Le professeur nous conseille d’assister à l’atelier cascades, ça doit savoir tout faire un acteur. Je suis pas une actrice et ai une préférence pour les claquettes mais Macédoine y va. À la première roulade, mon crâne fait un bruit sec sur le plancher. Un certain nombre de chandelles plus tard, Macédoine est près de moi, T’es folle ? Ça va ? T’es pas KO ? – Si, de toi, depuis le premier jour, ne lui dis-je pas.

 

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Un béguin, quoi !

Quelques semaines plus tard, une confidente s’enquiert. Alors, Macédoine ?  – Oh, c’est de l’histoire ancienne, tu sais.

 

jouable ?

 

Elaine m’a conseillé de dresser la liste de tout ce que j’aimerais faire – de jouable – avant de partir pour de bon. Une bucket list, she says. Tout c’est beaucoup. Asteure :

– monter à cheval      (variante : monter à cheval au galop)

– savoir et voir OÙ dorment les oiseaux quand ils vont se coucher

– visiter le musée Gustave Moreau, Orsay, le Louvre… de nuit, d’autres nuits que Les Nuits blanches, sans presque personne

– visionner Où est Musette, le making-of de La vie de bohème de Kaurismäki (où, semblerait-il, Matti lit son texte en français sur le front de sa partenaire)

– comprendre quel animal je suis, appartenant à quelle espèce, rien n’est sûr

– poser pied en Afrique Noire, compliqué

– grandir (j’ai commencé)

 

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© Camille Becquet