BNF

la vie de château ?

 

Non, je ne dirai pas que je déteste lire sur microfiches. Mais ce n’est pas mon support préféré. Cette année-là, je travaillais à la BN pour un plan de sauvegarde. On passait en revue les livres fin XIXe début XXe pour détecter les fragiles. Beaucoup de décadents, de petits frénétiques. J’adorais ce boulot. On bullait dans les travées des magasins, on avait les mains sales, ça sentait bon le papier, la poussière. Tout partait ensuite au château pour être microfiché. J’avais un peu oublié. Il aura fallu que la dernière page de l’écran s’affichât sur mon lecteur… C’est peut-être moi qui avais choisi ce titre-là, qui sait, dont je te reparlerai, est-ce encore un livre. Ça m’a fait drôle.

 

protocole

 

Je m’en souviens sans peine malgré ma désertion de quelques années. Passage obligé au vestiaire. Échange de sac contre cartable en plastique transparent. Y glisser ou non mes clémentines furieusement orange ?

Puis tu passes le sas – loisir à toi de le répéter à l’infini, moi je ne m’en lasse pas, je passe le sas un nombre déraisonnable de fois dans ma tête, c’est sensass. Enfin, tu descends, tu descends encore, tu sens que tu quittes quelque chose, tu t’enfonces vers autre chose, transporté par l’escalator désert d’ailleurs tu as changé d’air, le temps de t’en apercevoir et c’est là. L’antre des chercheurs. Le rez-de-jardin.

 

img_0759