Il y a ces cauchemars où on veut crier mais aucun son ne sort et c’est l’heure de se réveiller. Ce n’est pas exactement ça puisque ça ressemble plutôt à une comédie burlesque ; tu dis quelques mots anodins et à leur place, c’est de l’air qui sort de ta bouche. Un numéro de cirque, quoi. C’est époustouflant.
Ma première extinction de voix.
Sous le jet de la douche de la piscine
me reviennent des histoires de piscine
Cette dame de service qui nous houspillait
cinq minutes avant la fermeture
sous prétexte que nous lambinions
Mesdames, ceci n’est pas votre salle de bain personnelle…
Ce qui déclenchait tantôt nos rires
tantôt notre ire
Lou : Tsuyu est fini !
(tsuyu, c’est la saison des pluies)
Enzo : Génial ! Enfin !
Lou : Ce n’est pas une bonne nouvelle…
(silence)
Lou : Ben… disons qu’on va cuire, maintenant…
~
Depuis quelque temps, j’écris ce que je dis. Ça m’a prise d’un coup. C’est un peu gênant. Je dis un truc, j’écris le truc. J’écris tout ce que je dis.
Déjà que je répète souvent ce que je dis, si si, ça m’arrive ; si en plus je l’écris, si j’écris ce que je dis, comment dire, ça va mal finir.
~
Eu envie de relire, ne me demande pas pourquoi
MONO NO AWARE, Le Sentiment des choses, 143 poèmes empruntés au japonais
de Jacques Roubaud :
Je me croyais
un homme courageux
mais les manches de mon vêtement
sont trempées de larmes
~
Quelles chochottes, ces Japonais tout de même,
me suis-je dit intérieur,
retenant une larme.
~
Dormir comme un loir
dormir comme un bébé
dormir comme une bûche
dormir comme une pierre
– Et dans votre langue, on dit comment ?
– Dormir comme un cochon mort !
~
Entendu dans le métro :
« J’étais dans le cinéma au départ… Chuis arrivé dans la lumière par hasard. »
~
ifnothinghappens 