– Mon peignoir ! On m’a pris mon peignoir !
Effectivement, la vieille dame trottine dans le plus simple appareil, sandales fluo aux pieds, bras levés au ciel, invoquant les dieux des thermes, cul nu quoi. Mi-figue mi-rigolarde, elle zieute les autres peignoirs.
– Qui qui m’a barboté mon peignoir et ma serviette, bande de gueux ?
Les peignoirs demeurent dignes, l’air préoccupé cependant. La nudité n’est jamais publique, ça ne se parle pas, ça ne se montre pas, ça se passe entre praticien et curiste. Elle casse les codes cette conne.
Elle s’agite de plus en plus, agrippe le col de tel ou tel peignoir
– Rends-le-moi ! C’est le mien !
On dirait un feu follet. Les infirmières doivent être en pause. Un vieux beau la rembarre, Ça suffit à la fin ! Allez en demander un à qui de droit ! Une employée surgie des vestiaires lui vient finalement en aide. On vient d’éviter la camisole.
Sladit, depuis cet épisode, les peignoirs ont mué. Un genou se montre ici, une épaule là. Les ceintures se dénouent ; ça s’ouvre, ça met un certain temps à se refermer, ça se relâche, ça revit.
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