Tomoko est assise à côté de moi.
Tomoko mesure cent cinquante-sept centimètres. Ses trois mensurations sont 76/56/83. Elle chausse du trente-huit et demi et pèse vingt-cinq kilogrammes. Ne souris pas… C’est uniquement pour qu’elle soit plus transportable… C’est mon épouse hollandaise en silicone. Elle a coûté grosso modo huit cent mille yens avec les options…
Tu penses bien que j’ai jamais eu les moyens de m’la payer. C’est le patron d’une entreprise de poupées gonflables qui me l’a offerte quand j’ai réalisé un film publicitaire sur son produit phare.
– Je n’en ai pas besoin, lui ai-je dit. Je n’en ai pas l’usage et ça ne m’attire pas.
Le patron me répondit, semblant lire en moi :
– Ne te cherche pas d’excuses. C’est juste un prêt. Emporte-la.
Tomoko est restée assise sur ce canapé depuis ce jour.
Je n’ose imaginer ce que maman aurait dit si elle avait vécu…
Si je n’allume pas la lampe, c’est qu’au bout de quelques minutes dans l’obscurité Tomoko finit par m’apparaître comme une chic fille. Que dis-je ? Comme une super chic fille…
La centrale en chaleur, Genichiro Takahashi
traduction Sylvain Cardonnel