«À la Maison Dorée, boulevard des Italiens, Barbey d’Aurevilly vint un jour pour déjeuner. Beaucoup de monde, une seule place de libre, à la table du vicomte de Pontmartin, qu’il n’aimait guère – et la réciproque était vraie.
«Pontmartin était attablé devant une douzaine d’huîtres.
«- Monsieur, dit Barbey d’Aurevilly, vous m’obligeriez infiniment en me permettant de prendre un siège près de vous.
«- Je regrette, répliqua l’autre sèchement, mais je déjeune toujours seul !
«Alors le Connétable, reculant d’un pas et, montrant avec sa canne le plat d’huîtres, s’écria d’une voix retentissante :
– Pourtant, Monsieur, vous êtes déjà treize à table !
Le Moniteur viennois, « la vie littéraire », 1928