Le plaisir d’être deux sous le même parapluie. Ça nous rapproche et on se serre afin que chacun se sente bien à l’abri et au chaud à l’intérieur et puis. Les voix se font sourdes, comme seules au monde, l’une pour l’autre.
Et tôt ou tard la main de l’un prend le bras de l’autre. C’est mieux, n’est-ce pas, pour marcher ensemble et cette fois du même pas. Et par bonheur le bras ne se refuse pas. Il va même jusqu’à répondre avec chaleur. D’une pression, il accepte cette main. La retient.
Christian Gailly, Les oubliés