Mes palmes m’accompagnent. Je suis confiante. L’année dernière, j’avais demandé la permission de les enfiler pour nager et on me l’avait accordée sans problème. Aujourd’hui, dès l’entrée de la piscine : Voyez sur place avec le maître-nageur. Non que ça sente le sapin mais, légèrement doutante soudain. La maître-nageuse, allure pas commode, me dit d’attendre. Cinq bonnes minutes plus tard, elle réapparaît, toujours pas commode : C’est bon, il n’y a personne dans la piscine, ça va. Mes doutes fondent, deviennent bulles de savon ; en plus, ce sont de toutes petites bulles de débutants, je veux dire palmes. Bref, je nage dans la joie. Trois longueurs plus tard, on revient, changement de disque. Interdit : Vous pourriez blesser quelqu’un. Il y a moi et moi dans la piscine. Tentative d’insurrection : Mais enfin, il n’y a personne, vous venez de me le dire ! Elle tourne les talons, mal entendante.
Oui, je suis à Kyoto, la plus belle ville du monde – c’est vrai.
© Sae Shimai