jardin

Boucle d’Or

 

Ils sont trois. Un gros, un moyen et un petit. Je les aime à égalité. Cependant, j’enroulerai un foulard de couleur en roulant les R   autour du tronc le plus frêle pour attendrir l’homme à la H.

 

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éloge de l’ombre

 

Seraient-ils tous de la secte des  adorateurs du soleil, abhorrant les arbres ?

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Voilà les thuyas du jardin à nouveau menacés. L’élagage virerait à la coupe radicale.

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Devant mon air effaré, le jardinier a lâché, Vous savez, la nature, à Paris…

Monsieur B.

 

Dame Laine m’a demandé un jour Mais c’est quoi ce jardin, au juste. Il signifie quoi pour toi. J’étais décomposée. On allait couper les arbres, les trois thuyas qui me saluaient à mon réveil depuis plusieurs semaines, je venais d’emménager. Un grand, un moyen, un petit. Le petit avait quelque chance de rester, si frêle. Mais les deux autres n’y couperaient pas. La voisine du dessus s’insurgeant, la co-propriété avait décidé.

 

Les jardiniers devaient opérer  en août. Je travaille en août.  Avais attaché un ruban autour du plus jeune thuya,  un message.   Le jour dit,  je reviens en fin d’après-midi,  comment dire,  sans hâte.   Imagine le désert qui m’attend.   Referme la porte.  Dans le miroir,  pourtant, tout a l’air familier. Ça m’enhardit. Devant la porte-fenêtre, rien n’a changé. Ils sont là, ils sont tous là.

 

L’explication du voisin, Monsieur B., noircit quelque peu le tableau renaissance. Ils ont reporté à septembre.  Mais c’est quoi ces arbres, au juste.  Ils signifient quoi pour toi.  Je ne sais pas.  Ce sont mes amis.  Le monde s’arrêtera-t-il si on les coupe.   Oui.  Pourquoi.   Dame Laine pose toujours les bonnes questions. Tout devient gris, indistinct, j’ai mal au cœur devant ce néant, l’air ne passe pas, Puisque je te dis que je n’en sais rien ! Quand la vérité surgit, d’un coup. Parce que je les connais. Je les reconnais. Je les ai vus en rêve, il y a longtemps, à Kyoto.  Je m’étais rendu compte  qu’il y avait  une pièce  cachée dans la maison,   une toute petite pièce  qui donnait sur un jardin. Ce jardin.

 

L’homme en vert de travail  et son assistante  s’affairent  sur les parterres de  Monsieur B.  Tandis que j’agonise, je l’entends qui m’appelle. Une main appuyée sur le tronc du plus vieux thuya, je ne bouge. Monsieur B. entre alors dans mon champ de vision. Ça ne va pas ? Je ne pipe. Il s’approche. Une voix mienne venue d’où murmure Je ne comprends pas, la jeune fille du dessus a déménagé,  pourquoi couper les arbres.  C’est lui qui ne comprend plus.  Il ne le  savait pas. Je croyais qu’il mais non.

 

On ne touchera pas aux arbres.  Une parole  de Monsieur B.  et  au lieu d’actionner  sa scie électrique, le jardinier me donne quelques conseils de jardinage.

Variante : Comment Monsieur B. passa du statut de voisin ordinaire à celui de thaumaturge.

 

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