André Hardellet

échassiers

 

Avant de partir, Gwen m’a fait cadeau de l’ « athame » ; saurai-je m’en servir ? 

Ne convient pas que vous raconte. Mais avec toutes les histoires d’oiseau qui me tombent dessus cet été…

Du côté de la mer, il y a les échassiers.

On ne saura jamais de quelle espèce particulière il est question mais on a envie de les voir d’un peu plus près.

Autant que j’en ai pu juger, ils mesurent un mètre cinquante environ, et leur plumage est gris terne.

Pas besoin de briller, les oiseaux. Pas besoin d’être conformes aux canons du siècle. Ça me rappelle les yeux des héroïnes de Villiers, absolument sans éclat, pas la moindre étincelle, « atones ». On a de plus en plus envie d’y aller voir. Or, c’est interdit :

à peine essayez-vous de vous rapprocher d’eux que la troupe s’envole instantanément dans un bruit de gifles sèches

Pourquoi est-ce si désirable de traverser le miroir, de passer à travers les murs, de pénétrer dans le cercle des grands oiseaux gris – non pas gris souris mais gris éléphant – et comment fera-t-il ? Il le fera.


mural2André Hardellet, Les chasseurs Deux, « Les échassiers »

le marchand d’oublies

 

Le Marchand d’oublies. Sa boîte rouge (qu’il transporte sur le dos) et son tourniquet attirent des petites filles aux longs pantalons de dentelle, coiffées d’un béret écossais. Il est probable que lorsque la baleine s’arrête sur certains numéros, il offre beaucoup plus que de minces gaufrettes ; peut-être un sésame, un signe de ralliement.

Le marchand d’oublies porte toujours un masque et fréquente des Tuileries noires d’un accès difficile. Le terme qui désigne sa marchandise laisse rêveur, avec son e manifestement ajouté pour embrouiller les choses.

 

hardellet2

André Hardellet, Les chasseurs