Il y a cette idée d’une phrase unique qui s’étirerait tout au long de notre existence, une phrase qui durerait aussi longtemps que nous durons et parlons. Je pense souvent à cette phrase-existence – à ses pauses, ses ralentissements, ses tâtonnements, ses parenthèses, ses emballements à plusieurs voix, ses resserrements en monologues, ses passages par le rêve et par des langues étrangères, ses étourdissements, ses phases de fatigue, d’appauvrissement, ses regains de richesse et d’énergie…
Chantal Thomas, Chemins de sable